Quel que soit le pays où ils vivent le nombre de bêtes de leur cheptel déterminait le prestige chez les peuhls. Si l’élevage en milieu peuhl est avant tout sentimental, cette affection déteignait dans la nomenclature des animaux, noms que donnaient les bergers. Trois principes sont de mise pour ‘’baptiser’’ les animaux chez les peuhls du Foutah Djallon.
Baptême par rapport à la couleur de l’animal
Dans ce cas de figure, la couleur de la robe de l’animal ou de son pelage indique le nom qu’il faille donner aux animaux. Bœuf à robe blanche (pular : raneewe). Sont ainsi désignés les bœufs dont le pelage est blanc sans aucun mélange, elles sont rares dans bien de troupeaux. Bœuf tacheté noir et blanc (pourtouparta ou Fouraa ou encore momoore)
Ces trois expressions en pular désignent toutes le même type d’animaux avec des tâches noires et d’autres blanches. Bœuf roux (wodhewee ou willee). Sont ainsi désignées les bœufs roux par abus certaines personnes les appellent ‘’rouges’’ Bœuf fauve (wanee). Cette catégorie est rousse mais tire davantage vers le fauve.
Bœuf fauve avec tâche blanche sur la partie ventrale. Cette catégorie estsimilaire à celle d’avant, seule différence, c’est la tâche blanche sur la partie centrale.
Baptême d’un point de vue âge et prestance physique
Dans cette catégorie, se retrouvent les bœufs qui ont l’aptitude de se reproduire, ou que se sont reproduits une fois seule. Génisse n’ayant vêlé qu’une seule fois (pular haangue, pluriel kaabi). Vache adulte qui n’a vêlé qu’une fois de sa vie. Génisse qui a dépassé le stade de veau mais qui n’a jamais vêlé encore.
Baptême par rapport à l’espoir placé aux animaux
Ce type de nomenclature ne porte que sur les souhaits que le berger nourrit pour son animal. Les exemples sont nombreux mais à titre indicatif on peut s’appesantir sur trois des plus répandus. Jooma wuuro (le propriétaire de l’étable, du paturage).
Ici, pour le berger, l’idée est que l’animal ainsi désigné est considéré comme le mâle dominant du cheptel, le destin du troupeau était alors intimement lié à celui de ce mal dominant. Les autres appellations possibles sont Weela hoore (le chanceux ou le porteur de chance), Beydarii (augmente ma fortune).
Ousmane Tkillah Tounkara