Cette année, le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse est : « Médias, justice et État de droit. » Mais où se situe la Guinée par rapport à ce thème ? Ce n’est un secret pour personne, la liberté de la presse n’est pas une réalité au pays d’Alpha Condé classé dans le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF) 104e sur 180 pays.
Dans un pays où des journalistes sont bastonnés, arrêtés et tués ; où des médias sont fermés et muselés ; dites-moi où sont la liberté de la presse, la justice et l’état de droit ? Dans un pays où des journalistes se transforment en dealers et échangent leurs micros ou plumes contre de l’argent ; dites-moi où sont l’éthique et la déontologie du métier ?
Dans un pays où les journalistes n’ont pas de contrats de travail, sont mal payés ou pas du tout dans certains médias, dites-moi comment peuvent-ils être des journalistes professionnels ? Dans un pays où l’institution chargée de veiller au respect des règles de l’éthique et de la déontologie et de protéger les médias n’agit que sous l’ordre de l’exécutif, et on me parle d’état de droit et de liberté de la presse ?
Dans un pays où l’accès à l’information est un calvaire, comment peut-on parler là de liberté de la presse ? Je dis que la presse est tout sauf libre en Guinée. Arrêtons de nous voiler les faces et disons-nous les choses clairement et honnêtement. Certes, les journalistes souffrent en Guinée, mais ils sont en grande partie responsables de leur situation. Il faut que nous revoyions nos cas. La formation et le professionnalisme, on en a fait quoi ? Ça nous coûte quoi de nous former et d’être professionnels ?
Le respect du journaliste commence par son niveau, son professionnalisme, mais aussi son indépendance dans l’exercice de son métier. Grand salut et hommage à tous nos aînés qui se sont battus et saignés pour la liberté de la presse en Guinée. Hommage à tous ceux qui ont perdu la vie dans l’exercice du métier.
À tous ces journalistes qui, malgré les difficultés et tentations exercent de façon professionnelle. Force, courage, professionnalisme et indépendance, faites en vos armes quotidiennes chers confrères. Que cette journée nous permette d’encourager et de développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse. Qu’on ne se limite pas aux belles déclarations. Faisons-nous respecter et donnons de la valeur à notre métier !
Sans craindre de me faire lapider, je souhaite vivement une organisation des états généraux de la presse. Je crois que nous en avons besoin pour un toilettage complet du secteur.
Hadiatoulaye Diallo