En Guinée, les jours passent et se ressemblent pas pour les citoyens. Le circuit reste le même : aujourd’hui est pire qu’hier et on n’espère que demain soit meilleur. Les conditions de vie des Guinéens peinent à être reluisantes. A tel point que l’on se demande quelle est cette espèce de malédiction qui rend tous les Guinéens KO.
Jusqu’à quand continueront-ils à se résigner et à s’indigner ? Ont-ils décidé de continuer à subir ? D’une manière ou d’une autre, nous sommes responsables de ce que nous vivons. Oui, absolument ! La résignation dont on fait preuve a fini par montrer aux gouvernants qu’on est disposés à recevoir tous les coups et à subir toutes les conséquences de leur mauvaise foi, leur médiocrité, leur incompétence, leur lâcheté… sans faire bouger le petit doigt pour agir.
S’il est clair que les autorités de ce pays ont prouvé qu’elles ne connaissent pas leurs priorités, le peuple aussi ne connait non plus les siens et reste attentiste sur son sort. Car, s’il est question de défendre les « intérêts » des partis politiques, réclamer des élections « bidons », l’application de je ne sais quel « désaccord », là, les citoyens s’attaquant les uns contre les autres, sortent crier dans les rues pour se faire tabasser et parfois même se faire tuer. Quel est le résultat ? Néant ! Les forces vives ? Y’en a-t-il réellement dans ce pays ? Leur efficacité est remise en cause. Ce jusqu’à preuve du contraire qui pourrait être entrainé par un réveil de conscience.
Pour le moment, on se contente d’aller en rangs dispersés. Chacun reste cloisonné dans « c’est moi qui connais, qui peux… ». Et pour des querelles de leadership, on n’hésite même pas à aller au clash… Après, c’est pour dire que nous voulons tous la même chose : le développement de la Guinée. Oui en rêve ! Dénoncer c’est bien, très bien même, mais agir c’est encore mille fois mieux. Sinon, certains drames comme celui de Dar-es-Salam auraient pu être évités.
Combien de reportages, de magazines, d’émissions les médias ont-ils fait à propos de cette décharge ? Combien de fois des campagnes web ont été menées par des activistes et défenseurs de l’environnement pour signaler la gravité du risque qui hantait ce dépotoir d’ordures ? Mais pour agir concrètement, qui a fait quoi ? Là, chacun a ses occupations.
A chaque fois qu’une action est en vue, c’est parmi nous que proviennent les saboteurs. Les autorités et les politiques font l’aveugle et la sourde oreille, et maintenant elles font la course pour aller constater le résultat de leur indifférence. Dieu vous voit ! Et puisque nous sommes des fatalistes, nous rendons Dieu responsable de ce qui nous arrive comme pour dire « c’est la volonté de Dieu. » Quelle ingratitude !
Nous devrions plutôt lui remercier pour sa grâce. Comme pour les ordures, le remblaiement des bordures de mer en est aussi un autre cas, dont les conséquences seront autant douloureuses. Nous devons sortir de cette résignation pour montrer à ces gouvernants que nous méritons mieux. Il est temps, d’engager en toute responsabilité des actions pour les contraindre à se pencher sur les intérêts du peuple. Car uni, conscient et engagé, le peuple aura raison sur eux !
Hadiatoulaye Diallo