À chaque 8 mars, les interrogations qui m’assaillent au sujet des femmes, nos mères, nos sœurs et épouses se font plus lancinantes et pressantes. Dans un monde de plus en plus violent, de plus en plus machiste et myosine, y a-t-il vraiment des raisons de faire la fête et de célébrer le 8 mars ?

Pour ma part, c’est non ! Je n’y crois aucunement, n’en déplaise aux féministes ‘’extrémistes’’.

Les femmes rurales à l’ombre des occidentalisées

Vous êtes, ne serait-ce qu’une trentaine, à vous demander, à qui profite vraiment les fêtes et autres avantages dévolus aux femmes ? Si vous ne l’avez pas fait, j’interpelle votre sens de l’analyse vous exhorte à développer la question. Il est indéniable, qu’aussi loin que remontent mes souvenirs, les 8 mars brillent par de stériles « mamayas », l’occasion pour des femmes occidentalisées d’exhiber leur réussite et à l’occasion un tissu de valeur choisi, tout en écoutant un discours mirifique toujours plus creux.
Récemment, l’hypocrisie prit une autre allure, dans chaque secteur d’activité, on feint de s’intéresser à une femme qui habituellement est la plus chargée, mais aussi la plus à l’ombre pour l’exposer 24 heures durant sur les réseaux sociaux mais de qui se moque-t-on ?

Les femmes, les ‘’vraies’’ héroïnes à célébrer ne sont pas celles qui vivent dans les bâtiments climatisés, celles qui roulent dans les rutilants véhicules en tout raffinement, celles qui roulent des R comme une beurette de Marseille ou s’affichent avec des escarpins de 300 euros, une robe qui vaut trois fois plus ou un sac à main Gucci ou Givenchy qui ferait la scolarité d’un enfant guinéen pour l’année.


Les femmes à célébrer, ce n’est pas celles qui ont le choix du menu et qui se gaufrent de poulet, chawarma ou pizza, mais plutôt ces paysannes prises dans le piège d’un mariage précoce privatif d’une vie scolaire, ce sont ces femmes qui sont retenues dans les liens d’un mariage polygamique où à quatre, elles partagent un homme, qui les avilit, ce sont ces mères courageuses de Kaporo rails qui ont trouvé la force de s’accrocher à la vie en vendant des broutilles, voilà les femmes qui méritent les honneurs et l’honneur.

La Guinée : un enfer pour les femmes ?

Certaines interprétations erronées des saintes écritures par une certaine ‘’élite’’ égoïste et égocentrique dans le temps ont permis de perpétuer des pratiques esclavagistes, reléguant la Femme noire au rang de serve, mais cette approche est-elle encore à la page ? Pas du tout ! Cette vérité d’hier a pris des rides, aujourd’hui le Coran est lu partout et par tous et la maitrise n’est plus liée à un sexe et pas l’autre. Si on parle de la Guinée comme un ‘’enfer’’ pour les femmes, il y a des faits têtus comme le taux d’excision avec le Fouta Djallon qui bat le triste record national (98% des femmes ont traversé l’épreuve du couteau .Source DRS)

Le taux le plus élevé de viol (record national, au moins deux ou trois cas par semaine), à ces tristes records s’ajoutent les violences conjugales que certains hommes trouvent absolument normal et dont ils ne se privent pas.
A ces violences particulièrement choquantes, on peut rajouter l’absence de chances gales dans le commandement (faible nombre de femmes dans le gouvernement, le Parlement ou la Cour constitutionnelle).

Certaines violences seraient-elles récurrentes sans le truchement des femmes ?

Si l’on s’appesantit sur les phénomènes de violence les plus récurrents sur les femmes aujourd’hui en Guinée, c’est à dire se focalisant sur l’excision et les viols, le rôle des familles et notamment des femmes même non-intentionnel est un problème. Ce qui peut expliquer pourquoi après deux décennies de sensibilisation contre les IST/VIH/ SIDA, rien ne semble avoir bougé.
Les hommes laissent les femmes s’afficher au point où, c’est toujours une femme, la sœur ou le père, sa cousine ou sa mère qui vient ‘’arracher’’ la fillette pour l’emmener chez l’exciseuse. Ces femmes sont certes conscientes du danger mais elles sont freinées par la peur  qu’en dira-t-on, et au nom de a tradition, elles sont prêtes à noyer leurs émotions personnelles.

Pour le viol, en plus de la peur  qu’en dira-t-on, il y a ‘’l’honneur’’ des familles de victime qu’on met sur l’équilibre moral et psychique des victimes. Les familles tombent dans une omerta au nom des liens sociaux et parfois, les victimes sont stigmatisées comme si la faute de leur propre malheur leur incombait.

Le plus énervant dans cet autre cas, c’est quand les parents d’une victime demandent à la famille d’un violeur de dédommager la leur, le prix du pardon ,une valise emplie de tissus comme la valise d’une ‘’vierge mariée’’. Là aussi, les femmes préfèrent que l’affaire soit étouffée pour sauver les apparences qui s’exhumeront plus tard car au mariage, si la fille n’est pas vierge , le déshonneur craint en amont refait surface.

De la responsabilité d’un État sans parole d’honneur

Au début de ce deuxième et dernier mandant d’Alpha Condé, à la tête de l’État Guinéen, il avait dédié son mandat aux majorités silencieuses que sont les jeunes et les femmes, mais ces deux couches ne se sont jamais senties plus abandonnées, oubliées. Elles sont désabusées, groggy et délaissées par un gouvernement qui n’affiche pas de scrupules à mentir.
La récurrence des grèves scolaires a pour victimes sacrificielles, les jeunes et leurs mères ensuite donc les femmes, des mesures indécentes et impopulaires comme la nouvelle casse de Kaporo rails, c’est encore les mêmes couches.

L’échec des ONG féministes et de défense des droits féminins

Ces ONG ne cessent de proliférer mais ont la particularité d’être ‘’mercantiles’’, ce sont des opportunités de mobiliser des fonds qui prennent d’opaques directions après. L’exemple le plus éloquent est le mariage, le 28 février dernier d’un jeune adulte avec une pré-pubère, une gosse largement en deçà de la majorité, il a fallu que la toile s’indigne pour que le mari recule et fasse annuler le mariage et c’est après qu’il ait lui-même confesser son acte et désisté que les prétendues ONG friandes de buzz ont pur certaines fait le déplacement à Mali et on les voit hypocritement se féliciter de l’échec du mariage, devaient-elles ? Non ! Surtout, si le mariage a été consommé.

Aujourd’hui, devant cette scandaleuse situation, l’opportunité est présente de faire des adultes qui ont célébré ce mariage, de faire face à leurs responsabilités voire même punis pour que tous les autres s’en servent comme exemple, le mari y compris, car même si la toile l’a obligé a annulé son union, il n’est à pardonner que s’il n’a pas souillé le jardin de l’innocence de la fillette.

Conclusion

Croit-on toujours qu’il faut célébrer le 8 mars en pompes en Guinée ? Où sommes-nous d’accord que le 8 mars doit être un cadre de réflexion sur les conditions féminines et le niveau atteint par rapport à celui qui reste à atteindre ? Je vous en laisse juge.


Ousmane Tkillah Tounkara

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