Le 8 mars, à la Maison Digitale de Labé, l’Association Villageois 2.0 a célébré devant un parterre de jeunes filles et femmes, la journée internationale des droits des femmes sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. » Contrairement aux idées reçues, cette journée ne doit pas être perçue comme une simple célébration ponctuée de festivités, mais plutôt comme une reconnaissance du rôle et de la contribution des femmes dans la société.
D’ailleurs, c’est dans ce sens qu’abonde, Ramatoulaye Diallo, responsable communication du Cercle Féminin des Black : « Le 8 mars est toujours perçu comme une fête où l’on célèbre la femme. Pourtant, en tant que structure féminine, nous savons que ce n’est pas le cas. C’est une journée qui doit être mise en avant toute l’année, un moment de reconnaissance et de sensibilisation. Les femmes doivent en profiter pour renforcer leurs connaissances sur leurs droits et leurs devoirs. » Dans sa prise de parole, elle a également souligné l’importance de connaître ses droits fondamentaux, tels que la sécurité, la santé et l’égalité, afin de mieux s’affirmer dans la société.
Un espace d’échange et d’inspiration
La session d’échange a permis aux participantes de s’exprimer et de s’inspirer sur des expériences locales et internationales. Depuis la France, Michela et Mariama Condé du Centre d’Information sur les Droits de la Femme et de la Famille (CIDFF) sont intervenues en évoquant les enjeux de l’autonomisation des femmes en Métropole.
Au CIDFF, la juriste, Mariama Condé, estime que « les difficultés rencontrées dans l’autonomisation des femmes peuvent être franchies grâce aux ONG et associations. » Par exemple, poursuit-elle, « on a pu accompagner plusieurs femmes dans le cadre de l’insertion professionnelle. On leur a permis également d’avoir accès à des informations juridiques. On prône l’autonomie des femmes, mais il faut travailler sur l’insertion professionnelle et sur nos droits. »
Michela, originaire de Madagascar, encourage chacune à faire preuve de courage. « J’invite les femmes à comprendre que les difficultés et les réussites font partie de la vie. Il y a des hauts et des bas, mais tout est éphémère. Ne baissez pas les bras. Avec de la curiosité, vous y arriverez. Sur le plan administratif, si vous rencontrez des obstacles, il est important d’aller voir directement le responsable ou oser affronter la situation. Certaines filles n’osent pas entrer dans un bureau pour demander des renseignements. Il faut avoir confiance en soi », a-t-elle plaidé.
Plus loin, c’est la gérante du restaurant-pâtisserie Debbo, Ramatoulaye Diallo qui a aussi accepté de raconter son quotidien d’entrepreneuse. Pour elle, « il faut oser se lancer lorsqu’on a une idée, ne pas hésiter. On peut échouer, rencontrer des difficultés, insiste-t-elle, mais il ne faut jamais se décourager. Il faut aller de l’avant, être déterminée et bien s’entourer, » conseille-t-elle.
Un appel à l’engagement des femmes
Yayé Ousmane Diallo, responsable administrative, financière et logistique de l’Association Villageois 2.0, coordinatrice de WAFRICA à Labé, a invité les femmes à « connaître leurs droits tout en n’oubliant pas leurs devoirs. Si les droits des femmes sont respectés et qu’elles deviennent autonomes financièrement, de nombreux changements auront lieu. Aux jeunes filles, ne vous laisser pas vous influencer par la société. Battez-vous et ayez des convictions tout en défendant des valeurs. La Maison Digitale est ouverte pour vous. Venez apprendre gratuitement l’informatique de base, la gestion de projets, la sécurité numérique et la communication digitale. Vous pouvez aussi vous informer sur vos droits, devoirs et être conseillé sans aucun frais. »
Une source d’inspiration et de motivation
Au terme des échanges, les participantes ont exprimé leur satisfaction, soulignant la diversité des témoignages. Elles ont qualifié l’événement de “source d’inspiration et de motivation”, mettant en avant l’impact des parcours racontés et la pertinence des discussions sur les droits des femmes et leur autonomisation.
Sarah Mo Missidé, participante, dit avoir été « agréablement surprise par le témoignage de Madame Ramatoulaye Diallo. Son parcours m’a touchée, car il illustre les défis des femmes entrepreneuses et mères de famille. Son histoire m’a particulièrement émue, car elle fait écho à celle d’une personne de mon entourage. Fanta Condé m’a également inspirée. C’est une femme battante et courageuse. J’espère pouvoir suivre leur trace. »
Cette journée a ainsi permis aux femmes de Labé de réaliser que la lutte pour leurs droits et leur autonomisation ne s’arrête pas au 8 mars, mais doit se poursuivre toute l’année. Plus qu’un simple événement, elle a semé des graines d’engagement chez les jeunes femmes présentes, les encourageant à s’investir davantage dans des initiatives communautaires et à défendre activement leurs droits.
