Dans le cadre du projet « Endiguer les désordres de l’information au Sahel », porté en Guinée par l’Association Villageois 2.0 et au Mali par Sankoré Labs, avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), trois nouvelles cohortes de jeunes élèves, âgées de 13 à 18 ans, ont bénéficié d’une formation intensive sur la production et la diffusion de l’information.
Après le succès de la première promotion, fin mai – début juin dernier 2025, ce sont désormais 45 jeunes supplémentaires qui rejoignent le réseau des ambassadeurs de l’information de qualité en Guinée.
A l’introduction de la deuxième cohorte, Thierno Ciré Diallo, co-facilitateur et membre de l’Association Villageois 2.0, a confié ses attentes vis-à-vis des participants : « Nous attendons d’eux, un développement accru de l’esprit critique et analytique à l’issue de cette formation. Ils doivent être capables de créer, analyser, décrypter et vérifier une information avant de la diffuser ou la relayer ».
Une immersion dans les médias locaux
Du 14 au 18 juillet 2025, la deuxième cohorte, composée de 15 élèves, a suivi un programme mêlant théorie et pratique. Les sessions en salle ont abordé la rédaction web, le journalisme radio et vidéo, ainsi que l’analyse critique de l’information.
En complément, les participants ont visité plusieurs médias locaux, dont Foutah Ka Meen TV, Radio Rurale Labé, Espérance FM et GPP FM. Ces immersions leur ont permis de comprendre le fonctionnement des rédactions, d’échanger avec des professionnels et de s’initier aux réalités du métier.
Certains médias ont proposé des stages à certains des plus motivés. La clôture de cette cohorte s’est faite avec la remise d’attestations et la promesse d’un accompagnement personnalisé pour les profils les plus engagés.
Esprit critique et productions journalistiques au menu…
La troisième cohorte s’est concentrée sur le développement de l’esprit critique et la production journalistique. Les jeunes boursiers du programme ont travaillé sur la distinction entre faits et opinions, la responsabilité des journalistes et la déontologie de l’information, avant de passer à des exercices pratiques sur le terrain.
Répartis en deux groupes, les uns ont enquêté sur la fermeture de médias en Guinée, rencontrant journalistes et syndicalistes, tandis que les autres ont réalisé un reportage sur l’entreprise FAPEL Guinée. Ces travaux ont permis de mettre en pratique les acquis et de renforcer leurs compétences en prise de parole, manipulation du micro et utilisation des outils audiovisuels.
Parallèlement, la quatrième cohorte a fait son entrée. Elle a suivi un programme centré sur l’esprit critique, la vérification de l’information et la production de contenus. Les participants ont produit des tutoriels vidéo contre les fake news et animé une émission de radio récapitulant les activités des cohortes précédentes.
Un moment fort de la formation a été l’échange en visioconférence avec Lamine Guirassy, PDG du groupe Hadafo Médias (Espace FM, Espace TV, Sweet FM, Kalac Radio et TV…), qui a partagé son parcours, ses motivations et ses conseils sur l’entrepreneuriat et le journalisme.
Cet échange a marqué les jeunes et renforcé leur envie de s’engager dans le domaine des médias et de la communication.
Des jeunes mieux armés contre la désinformation
Au total, les cohortes 2, 3 et 4 ont permis de former, en moins d’un mois, 45 jeunes aux principes de production, vérification et diffusion de l’information. Ils ressortent mieux outillés pour analyser les contenus médiatiques, contrer la désinformation et promouvoir des informations fiables dans leurs établissements, familles et communautés.
Les autorités impliquées dans le déploiement du programme
La Directrice de l’information et de la communication de Labé, Kadiatou Teliwel Diallo, a salué l’initiative estimant qu’« en organisant cette formation pour vous les jeunes, ils sont en train de semer un germe de citoyen responsable en vous », a-t-il indiqué lors de la cérémonie d’ouverture du programme en mai dernier.
L’inspecteur régional de l’Education de Labé, Mouctar Camara, a de son côté déclaré que « si on aspire vraiment à être journaliste, il faut être suffisamment outillé, suffisamment armé. Ce métier est noble ! Lorsqu’on le maîtrise et qu’on le pratique dans les règles de l’art, il prend toute sa valeur ».
Cette initiative apporte une réponse aux défis posés par le phénomène des désordres de l’information et souligne l’importance d’investir dans l’éducation aux médias et à l’information afin de bâtir une société plus informée et plus résiliente face aux dérives informationnelles.