Assise sur le divan, je portais une robe longue de couleur noire et un béguin cendre. Le mouvement de mes mâchoires était rythmé mâchant mon chewing-gum. Je me mis sur mon séant. J’avançai vers la porte du salon, puis j’ai regardé la rue qui était moins vivante, le ciel maculé de poussière du levant au couchant et les oiseaux avaient un peu du mal à maintenir leur équilibre.

Un vent fort secouait les branches des arbres. Le peu de personnes, encore dehors se précipitait pour rejoindre leur concession. Ainsi, toute la rue était déserte et sombre. On ne voyait plus de piétons, ni de motards, sauf ces quelques autos qui circulent encore. Dans quelques trous d’aiguilles, la pluie avait commencé.

J’ai voulu rester un peu pour continuer à profiter du spectacle, mais j’ai eu la chair de poule. Vite, j’ai rejoint ma chambre. À l’intérieur, il y avait cette obscurité, un peu comparable aux nuits du mois d’août dans mon pays, alors, j’ai allumé ma petite lampe de chevet.

Allongée dans mon lit, je pouvais écouter la pluie jouer sur le toit ainsi que le vent qui faisait crisser les vitres des fenêtres et des portes. J’ai observé longuement le tableau suspendu au mur, tout près de la pendule, où était représentée la mer. Une immensité traduite en une si petite chose que l’œil caresse d’un trait.

Qu’ils sont forts ces artistes…. Dans ce tableau, l’auteur n’a oublié aucun détail. Je suis restée là, à admirer la consistance de cette œuvre. Soudain me rappelant ce fameux dimanche où avec des amies, j’ai découvert cette étendue d’eau salée sans fin, la mer. En face de moi, de l’autre côté, on pouvait apercevoir l’horizon où ciel et terre semblaient s’étreindre.

Agenouillée sur le sable fin et humide, j’observais le voyage des vagues. Ce jour-là, la mer n’était pas calme, sans oublier le bruissement des cocotiers. Une bouffée d’air paradisiaque inondait les lieux offrant aux visiteurs, un instant de répit face à la quotidienne pollution due aux fruits du progrès humain. Ici, tout était parfait et calme, les auditeurs de son histoire ne pourraient s’ennuyer dans ces circonstances.

Après des appels insistants de ma copine, Maimou, elle me prit l’épaule, puis, me fit retourner plongeant mon regard dans le sien. Je sais que tu étais perdue, à quoi pensais-tu ? fit elle. Ma réponse fit brève, j’admire la mer, car rien n’est plus important et beau que cette relation entre l’homme et la nature.

Vite, on rejoignit le groupe qui riait bruyamment. Mais chez moi, la petite aiguille avait pris une folle allure signe annonciateur que la journée était belle. Il était temps de rentrer à la maison, il se faisait tard… Le cœur gros de devoir divorcer d’avec cette beauté. Je poussai un soupir demandant à mes amis, si on pouvait y revenir le jour d’après.

Par Tafsira Diallo

Les Villageois 2.0

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